Peut-on encore fabriquer du commun dans un monde qui change tout le temps ?
1. Un collectif sans forme fixe… mais qui tient quand même
Une bande d’amis qui s’organise entre WhatsApp, Zoom, Discord et rencontres IRL.
Un projet étudiant qui change de nom, de logo, de membres tous les trois mois.
Et pourtant, ça tient.
Pas parce qu’ils ont un passé commun ou un objectif clair. Mais parce qu’ils s’adaptent sans cesse, qu’ils bricolent des codes, inventent des rituels, et acceptent que le “nous” ne soit jamais figé.
2. Le ‘nous’ n’est plus un héritage, c’est un processus
On a longtemps cru qu’un collectif solide devait reposer sur une histoire, une origine, une mémoire partagée.
Mais aujourd’hui, le ‘nous’ est mouvant, partiel, évolutif.
Ce n’est plus une identité fixe, mais une construction dynamique. Une négociation permanente entre des différences qui acceptent de jouer ensemble — au moins pour un temps.
“La société moderne, c’est la tribu liquide — on s’assemble, on se dissout, on se recompose.”
Cette formule du sociologue Zygmunt Bauman résume parfaitement la logique actuelle du lien social.
Le collectif n’est plus enraciné : il est remixé.
3. Exemple réel : l’art du “nous” agile
Prenons le cas de l’association Makesense, née pour soutenir des projets citoyens.
Aucune structure rigide, pas de dogme idéologique, mais une logique d’itération constante : groupes éphémères, canaux flexibles, rituels à géométrie variable.
Le cœur du collectif ? Des principes adaptables, des formats légers, et une capacité à se reconfigurer au gré des enjeux.
C’est cette plasticité qui leur a permis de durer — en restant toujours en mouvement.
4. Conclusion : ne plus préserver le “nous”, mais le réinventer
Il ne s’agit plus de “conserver” une identité collective.
Il s’agit de l’entretenir comme on entretient un feu : un peu d’attention, quelques gestes partagés, et la capacité à relancer la flamme.
Le vrai défi n’est pas de bâtir un “nous” éternel. C’est de cultiver un espace commun, suffisamment souple pour durer malgré les secousses.
Un “nous” qui se modifie sans se renier. Qui s’adapte, sans se dissoudre.
Pour approfondir ce thème :
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Culture Gé Pour Comprendre,
Des Savoirs pour Agir, pas pour Briller.